Réseau France Domotique Handicap : l’innovation inclusive au service de l’autonomie

Pouvoir interagir avec son environnement est un besoin fondamental pour toute personne. Allumer une lumière, ouvrir une fenêtre, répondre au téléphone, régler le volume d’une radio ou encore tirer les rideaux sont autant de gestes que nous accomplissons sans y penser.

Mais lorsque la mobilité est altérée par un accident, une maladie ou une déficience, ces gestes les plus simples deviennent des défis insurmontables.

Certaines pathologies comme la tétraplégie, la sclérose en plaques, la SLA (maladie de Charcot) ou encore le polyhandicap peuvent entraîner une perte quasi totale des capacités motrices.

Dans ces cas, l’impossibilité d’agir sur son environnement accentue la dépendance, limite l’autonomie, et impacte profondément la qualité de vie.

Face à cette réalité, il est essentiel de proposer des solutions technologiques accessibles et personnalisées.

Cet article vous propose de découvrir les enjeux du contrôle d’environnement pour les personnes en situation de handicap, les étapes de mise en œuvre d’un projet domotique sur mesure, les technologies existantes et le rôle central du Réseau France Domotique Handicap porté par CENOMY.

Définition de la domotique et du contrôle d’environnement

La domotique est un concept large qui désigne l’ensemble des technologies et systèmes automatisés utilisés pour améliorer le confort, la sécurité, la gestion de l’énergie et la communication dans un bâtiment (maison, appartement, bureau, etc.).

Elle permet de contrôler à distance ou de programmer différents équipements : éclairage, volets roulants, chauffage, alarmes, électroménager, systèmes audio/vidéo, etc. On parle souvent de « maison intelligente ».

Le contrôle d’environnement, quant à lui, est un concept plus spécifique. Dans le domaine du handicap, le contrôle d’environnement prend une dimension essentielle en matière d’accessibilité, d’autonomie et de qualité de vie.

Il s’agit ici de dispositifs technologiques permettant aux personnes en situation de handicap d’interagir avec leur environnement immédiat via des solutions correspondant à ses capacités physiques et cognitives (interfaces simplifiées et adaptées, contacteurs, défilement des fonctions, …).

Les bénéfices sont considérables : regain de contrôle sur son quotidien, amélioration du confort de vie, et participation plus active à la vie sociale.

Solutions grand public VS solutions adaptées au handicap

Les solutions de contrôle d’environnement grand public et les solutions adaptées pour les personnes en situation de handicap présentent des différences notables, tant sur le plan technologique que fonctionnel.

Les solutions grand public reposent principalement sur des technologies connectées : applications mobiles, enceintes intelligentes, objets connectés et émetteurs simples permettent de piloter divers éléments de la maison via Internet.

Elles sont conçues pour un usage standardisé, souvent avec peu de sécurisation et sans personnalisation fine, peu adaptable et souvent payante sous forme d’abonnement.

À l’inverse, les solutions de contrôle d’environnement adaptées répondent à des besoins spécifiques et exigent une plus grande fiabilité et pérennité.

Elles utilisent majoritairement des technologies non connectées, de l’électronique embarquée comme l’infrarouge ou la radio, garantissant une meilleure sécurité des données et un fonctionnement local, sans dépendance au réseau.

Ces dispositifs peuvent être des téléthèses, des tablettes de communication et des applications spécialisées non connectées, permettant une personnalisation avancée des accès et des réglages selon les capacités et besoins de l’utilisateur.

Là où les solutions grand public misent sur la simplicité et la connectivité, les solutions adaptées privilégient la sécurité, l’accessibilité et la personnalisation.

Enjeux du contrôle d’environnement / domotique pour le handicap

Dans le milieu du handicap, les enjeux du contrôle d’environnement et de la domotique sont majeurs, car ils touchent directement à l’autonomie, à la dignité et à la qualité de vie des personnes concernées.

Ces technologies permettent de compenser certaines limitations physiques ou cognitives en offrant un accès simplifié aux fonctions essentielles du quotidien, comme allumer la lumière, ouvrir une porte ou utiliser un téléphone.

Au-delà du confort, elles favorisent l’autonomie, réduisent la dépendance aux aidants et renforcent l’inclusion sociale. Intégrer la domotique et des solutions de contrôle adaptées, c’est donc participer à une société plus accessible et équitable.

De plus, ces solutions s’inscrivent dans une logique de respect des droits fondamentaux, notamment le droit à une vie indépendante et inclusive.

Appliqué au handicap, la domotique et le contrôle d’environnement deviennent alors des véritables outils d’émancipation.

Cahier des charges : Étude de l’environnement et des besoins

La première étape d’un projet de contrôle d’environnement avec ou sans installation domotique dédiée aux enjeux du handicap, consiste à réaliser une évaluation globale de la situation de la personne en recensant ses besoins dans le but d’établir un cahier des charges.

Il s’agit d’analyser son lieu de vie (à domicile, en structure médicalisée, sur son lieu de travail, …), ses habitudes au quotidien, ainsi que son niveau d’autonomie.

On identifie les éléments à gérer (télévision, volets, portes, éclairages, téléphone, etc.), les systèmes de commande possibles (infrarouge, radio, …) et les éventuels besoins complémentaires comme la communication ou l’accès à l’outil informatique.

Cette étape permet également d’évaluer les capacités motrices, cognitives et sensorielles de la personne, sa compréhension du système, ainsi que le contexte d’usage : en intérieur, en extérieur, au lit, au fauteuil, etc.

Il est aussi essentiel de prendre en compte le niveau d’accompagnement disponible (aidants, professionnels, proches) et la possibilité d’évolution de la pathologie, afin d’anticiper les ajustements futurs.

Par exemple, dans le cas de Julian, 27 ans, atteint de paralysie cérébrale avec une mobilité très limitée et des troubles de la parole, l’évaluation a révélé qu’il avait des difficultés à interagir avec son environnement sans assistance. Son objectif principal était de pouvoir appeler ses proches, allumer la télévision, gérer l’éclairage de sa chambre et ouvrir la porte à ses auxiliaires.

L’étude de ses capacités a montré qu’il pouvait utiliser un contacteur avec sa joue et qu’il comprenait bien les interfaces visuelles simples. À partir de là, des solutions sur-mesure ont pu être envisagées.

Cette première étape est donc cruciale pour orienter le choix des outils et garantir leur pertinence, leur efficacité et leur appropriation par l’utilisateur.

Définition de l’Interface Homme-Machine (IHM) et des moyens d’accès

L’Interface Homme-Machine (IHM) est l’élément central qui permet à l’utilisateur d’interagir et de contrôler son environnement ainsi que son installation domotique.

Elle constitue le point de contact entre la personne et la technologie : c’est par elle que l’utilisateur envoie des commandes pour piloter son environnement (éclairage, télévision, téléphone, etc.).

L’IHM doit donc être parfaitement adaptée aux capacités motrices, sensorielles et cognitives de l’utilisateur afin d’assurer une utilisation fluide, intuitive et confortable.

Les formes d’IHM sont très variées : cela peut être une téléthèse (télécommande programmable et adaptée), une télécommande infrarouge, une tablette tactile avec interface simplifiée, une commande au souffle, une commande oculaire, ou encore l’usage de contacteurs activés par une partie du corps.

Le choix de l’IHM dépend des moyens d’accès possibles, du niveau de compréhension de la personne, de son environnement, mais aussi de ses préférences personnelles.

Dans le cas de Julian, le choix s’est porté vers une solution avec interface simplifiée sur tablette, pilotée à l’aide d’un contacteur placé près de la joue. Ce système lui permet de naviguer dans un menu structuré pour commander la télévision, l’éclairage et appeler ses proches. L’IHM choisie devient ainsi un véritable prolongement de ses capacités, en lui offrant une autonomie fonctionnelle adaptée à son quotidien.

Configuration et mise en place avec des experts

Une fois l’Interface Homme-Machine (IHM) choisie, la configuration du système peut commencer.

Cette étape consiste à programmer et adapter le dispositif en fonction des besoins précis de la personne, tels qu’ils ont été identifiés lors de l’évaluation initiale.

Cela inclut l’intégration des équipements existants (TV, éclairage, lit médicalisé, téléphone, etc.), le paramétrage des fonctions domotique installées, et la création de scénarios d’usage personnalisés : par exemple, un bouton unique pour éteindre les lumières et fermer les volets, ou un raccourci pour appeler un aidant.

Cette phase technique nécessite l’intervention de professionnels spécialisés : experts domotiques, conseillers en aides techniques, ergothérapeutes, qui travaillent en lien avec l’utilisateur, sa famille et/ou les équipes soignantes.

L’objectif est de garantir un système fiable, compatible, sécurisé et adapté à l’évolution des capacités de la personne.

Dans le cas de Julian, les experts ont configuré l’interface de sa tablette pour qu’elle propose des choix visuels simples, avec un balayage automatique activé via son contacteur à la joue. Chaque fonction (allumer la TV, appeler un proche, allumer la lumière) a été testée et ajustée pour correspondre à son rythme et à ses capacités.

Enfin, une formation a été dispensée à Julian et ses aidants, afin que chacun puisse utiliser le système avec confiance et intervenir en cas de besoin. Cette étape de mise en place est essentielle pour assurer l’appropriation du dispositif et son bon fonctionnement au quotidien.

Émetteurs, téléthèses et contacteurs

Les émetteurs, téléthèses et contacteurs sont des outils essentiels pour permettre aux personnes ayant des limitations motrices sévères de contrôler leur environnement.

Les téléthèses (Control Pro KNX, Control Prog, …) sont des boîtiers qui peuvent être utilisés manuellement ou via un défilement par contacteur, offrant entre 8 et 240 fonctions possibles selon les modèles.

Ces systèmes sont simples, souvent basés sur infrarouge et permettent une personnalisation des réglages pour s’adapter aux besoins spécifiques de l’utilisateur.

Les dispositifs avec applications non connectées, comme le Gewa One ou le Housemate Control, offrent une gestion simple et flexible de l’environnement sans nécessiter de connexion Internet, ni d’abonnement.

Elles peuvent être contrôlées manuellement, via souris ou contacteur, et permettent de piloter une large gamme d’appareils (éclairage, porte motorisée, télévision, etc.).

Ces applications offrent des fonctions illimitées et des réglages personnalisables, comme la sensibilité des commandes ou la vitesse de défilement.

Les contacteurs, quant à eux, permettent d’activer des fonctions par une action simple, comme appuyer sur un bouton, souffler, mouvement musculaire ou cligner des yeux, rendant l’utilisation accessible pour ceux ayant des limitations motrices sévères.

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Dispositifs de Communication Alternative et Améliorée (CAA)

Les dispositifs de Communication Alternative et Améliorée (CAA) sont des outils essentiels pour les personnes ayant des troubles de la communication, permettant de s’exprimer de manière claire et adaptée à leurs capacités.

Ces outils utilisent des pictogrammes, des synthèses vocales, ou d’autres moyens alternatifs pour transmettre des messages.

Les tablettes CAA peuvent être contrôlées de différentes manières : manuellement, par souris, contacteur, ou encore commande oculaire.

Ces systèmes offrent des fonctions illimitées et des réglages personnalisables pour répondre aux besoins spécifiques de chaque utilisateur, que ce soit pour la communication ou pour du contrôle de l’environnement.

En intégrant ces dispositifs à un système domotique, l’utilisateur bénéficie non seulement d’une communication adaptée, mais aussi d’un contrôle complet de son environnement (éclairage, volet, appareils électroniques, …), améliorant ainsi son autonomie et sa qualité de vie. Ces systèmes sont généralement simples à utiliser, avec des interfaces adaptées aux capacités de l’utilisateur, assurant une expérience fluide et fonctionnelle.

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Systèmes d’appel malade

Les systèmes d’appel malade sont essentiels pour permettre aux personnes en situation de handicap de signaler un besoin d’assistance en toute sécurité.

Ces dispositifs sont spécialement conçus pour être adaptés à des limitations motrices et sensorielles variées.

Ils peuvent être activés par différents moyens, tels que des contacteurs, la commande oculaire, ou encore des capteurs acoustiques, et sont particulièrement utiles en milieu hospitalier ou en établissements spécialisés, où garantir la sécurité des patients est primordiale.

Des exemples comme AssistX Call ou AssistX Mobil permettent un appel d’urgence rapide et sécurisé, en offrant une couverture étendue et multi-accès (contacteurs adaptés, commande oculaire, etc.).

En milieu médicalisé, ces systèmes peuvent se greffer sur le système d’appel existant, permettant ainsi la possibilité d’émettre un appel en fonction de sa pathologie.

En cas de perte de signal, de batterie faible ou d’absence d’alimentation, ces systèmes incluent également un déclenchement automatique, garantissant une sécurité accrue.

Ainsi, les systèmes d’appel malade offrent des solutions personnalisées et sécurisées, à la fois en établissement spécialisé, mais également à domicile, assurant une autonomie renforcée aux personnes en situation de handicap.

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Financements disponibles

Les dispositifs de contrôle d’environnement, de communication ou d’appel malade sont considérés comme des aides techniques et peuvent bénéficier de financements spécifiques.

Ils sont éligibles à la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), attribuée par la MDPH, à hauteur de 75 % du montant total dans le cadre de l’aide technique.

Pour réduire le reste à charge, il est également possible de solliciter un Fonds de Compensation, qui peut, selon les situations, prendre en charge jusqu’à 100 % du coût de l’équipement.

Toutefois, il est important de noter que ces aides techniques ne figurent pas sur la Liste des Produits et Prestations (LPP) de l’Assurance Maladie, et ne sont donc pas remboursées par la Sécurité sociale.

Pour plus d’informations sur les démarches et la constitution d’un dossier de financement, nous vous invitons à consulter notre page dédiée aux Financements.

Le Réseau France Domotique Handicap, créé par CENOMY, a pour vocation de fédérer des professionnels spécialisés dans l’installation de solutions domotique compatibles avec les différents contrôles de l’environnement adaptées au handicap.

Ce réseau national regroupe des domoticiens qualifiés, experts à la fois en domotique et en accessibilité, pour accompagner les particuliers, structures d’accueil, centres spécialisés ou professionnels de santé dans leurs projets d’équipement.

Ce réseau repose sur une collaboration étroite entre les partenaires domoticiens et CENOMY. Les domoticiens partenaires, expérimentés et qualifiés, assurent l’installation domotique proprement dite : motorisation des volets, portes, fenêtres, éclairages, chauffage, ou encore l’intégration des objets connectés. Ils disposent d’assurances multirisques professionnelles et de garanties décennales, garantissant la fiabilité et la conformité des installations.

C’est un réseau de proximité capable d’assurer un service de SAV et une réactivité en cas de besoin.

CENOMY intervient de son côté en tant qu’expert des aides techniques : il prend en charge la partie Evaluation des besoins, Interface Homme-Machine (IHM), téléthèses, applications adaptées, moyens d’accès alternatifs (contacteurs, commande oculaire, etc.), ainsi que la formation des utilisateurs et des aidants.

Mutualiser ses compétences permet de de proposer une prise en charge complète, centrée sur les besoins réels de la personne en situation de handicap, avec des solutions fiables, sécurisées, durables et fort de conseils.

Coordonné par Anthony HOGUIN, référent domotique handicap chez CENOMY, fort de 20 ans d’expérience (dont 14 dans le domaine du handicap), le réseau couvre aujourd’hui plus de 70 % du territoire, et continue de se développer.

Ensemble, CENOMY et ses partenaires mettent à disposition une gamme complète de solutions, alliant domotique, contrôle d’environnement, communication et sécurité, pour favoriser l’autonomie, le confort et la qualité de vie des utilisateurs.

CENOMY, 19 Mai 2025 |Réseau France Domotique Handicap : l’innovation inclusive au service de l’autonomie

Contact presse : marketing@cenomy.com

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